En cette fin d’année 2025, un mot domine les salles de conseil des grandes entreprises cotées : all-in. L’époque où les directions financières se réfugiaient dans les bons du Trésor est révolue.

Désormais, certaines sociétés assument pleinement une stratégie radicale : faire de la cryptomonnaie le cœur de leur bilan. Sous l’effet combiné de l’inflation persistante et de la recherche de rendement, des milliards de dollars ont quitté les circuits bancaires traditionnels pour rejoindre la blockchain.
Impossible d’évoquer ce mouvement sans citer Michael Saylor. Sa société, rebaptisée Strategy, incarne à elle seule cette nouvelle doctrine. En décembre 2025, elle détenait plus de 671 000 bitcoins, acquis pour plus de 50 milliards de dollars. Grâce à son fameux « plan 21/21 », Strategy finance ses achats par émissions d’actions et d’obligations convertibles, transformant son titre en véritable proxy du Bitcoin. Tant que la valorisation boursière reste supérieure à la valeur des BTC détenus, le modèle s’auto-alimente.
Virage spectaculaire
Mais le phénomène ne se limite plus au Bitcoin. Cette année, d’autres actifs ont séduit les institutionnels. Forward Industries a opéré un virage spectaculaire en devenant la première trésorerie d’entreprise adossée à Solana, avec près de 7 millions de SOL et un jeton de staking générant environ 7 % de rendement. De son côté, BitMine Immersion a bâti un empire autour d’Ethereum, accumulant plus de 4 millions d’ETH et versant, fait inédit, un dividende à ses actionnaires.
Toutes les tentatives n’ont pas été couronnées de succès. Les entreprises entrées sur le marché sans vision long terme ont été sévèrement sanctionnées. À l’inverse, la japonaise Metaplanet, passée de 1 000 à 30 000 BTC en un an, illustre une stratégie disciplinée et assumée.