Au cours de la dernière décennie, le Secret Service américain a discrètement saisi près de 400 millions de dollars en cryptomonnaies, constituant l’un des plus importants portefeuilles publics de crypto-actifs au monde.
Ces fonds proviennent majoritairement d’enquêtes sur des escroqueries en ligne particulièrement élaborées, allant des arnaques sentimentales aux extorsions numériques.
Derrière l’image d’une agence dédiée à la protection du président, le Secret Service joue un rôle clé dans la lutte contre les crimes financiers. Grâce à son Centre des opérations d’enquête mondiale (GIOC), il traque les auteurs de fraudes qui utilisent les cryptomonnaies pour dissimuler leurs activités.
Fausses plateformes d’investissement
En s’appuyant sur des outils avancés d’analyse de la blockchain et une coopération internationale, les agents parviennent à identifier les flux d’argent illicites et à remonter jusqu’aux auteurs. Ces derniers emploient souvent de fausses plateformes d’investissement en cryptomonnaies pour piéger leurs victimes, les convainquant de verser des fonds qui disparaissent aussitôt transférés.
Certaines fraudes prennent la forme d’arnaques dites « romance-investment », où les escrocs se rapprochent émotionnellement de leurs cibles pour mieux les manipuler. Dans une autre affaire, un jeune américain victime de sextorsion a permis aux enquêteurs de remonter la piste d’un réseau international basé au Nigeria, impliqué dans des millions de dollars de transactions frauduleuses.
En 2024, les pertes liées aux escroqueries en cryptomonnaies ont atteint 9,3 milliards de dollars rien qu’aux États-Unis, représentant plus de la moitié des pertes liées à la cybercriminalité.
Pour faire face à cette menace globale, le Secret Service forme des agents dans plus de 60 pays, tandis que d’autres polices, comme en France, commencent elles aussi à intercepter d’importants montants en cryptomonnaies dans le cadre de leurs opérations. Même en été, la vigilance reste de mise face à des escrocs toujours plus inventifs.
