Et si l’un des géants mondiaux de la restauration rapide décidait d’intégrer Bitcoin à ses réserves financières ? C’est la question que souhaitait poser un groupe d’actionnaires de McDonald’s, à l’approche de son assemblée générale annuelle prévue pour mai 2025. Mais la tentative a été stoppée net. À l’origine de cette question : le National Center for Public Policy Research (NCPPR), un think tank conservateur basé à Washington, connu pour ses prises de position en faveur de l’adoption de Bitcoin par les grandes entreprises américaines. Par le passé, le groupe a soumis des propositions similaires à Microsoft ou Amazon, toujours dans l’objectif de pousser les conseils d’administration à envisager sérieusement le BTC comme actif de réserve stratégique.

Dans une lettre adressée à McDonald’s, le NCPPR a demandé à l’entreprise de réaliser une évaluation formelle : l’idée n’était pas d’imposer l’achat de Bitcoin, mais de déterminer si son intégration dans la trésorerie pouvait servir les intérêts à long terme des actionnaires. L’organisation souligne que près de la moitié des investissements de McDonald’s (46 %) sont aujourd’hui alloués à l’immobilier, une stratégie certes robuste mais peu dynamique. En comparaison, elle cite le cas de MicroStrategy, dont l’action a explosé depuis que l’entreprise a fait de Bitcoin sa principale réserve de valeur.
Rejet catégorique
Dans un contexte économique marqué par l’inflation persistante et l’incertitude sur les rendements obligataires, le NCPPR défend Bitcoin comme un actif liquide, alternatif et performant. Tesla, Block (anciennement Square), et GameStop ont déjà franchi le pas — pourquoi pas McDonald’s ? Mais cette proposition n’a finalement pas été inscrite à l’ordre du jour de l’assemblée générale. En amont, McDonald’s a sollicité l’avis de la Securities and Exchange Commission (SEC), l’autorité américaine des marchés financiers. Dans un courrier envoyé fin janvier, les avocats de l’entreprise ont demandé si cette résolution pouvait être exclue des documents préparatoires sans contrevenir aux règles en vigueur.
Le 28 mars, la SEC a rendu sa décision : la gestion de la trésorerie relève des “opérations ordinaires” de l’entreprise, une prérogative réservée à la direction. À ce titre, la proposition n’entre pas dans le champ des résolutions soumises aux actionnaires, et McDonald’s peut donc la rejeter en toute légalité. Cette décision suit la ligne adoptée dans d’autres dossiers similaires, comme chez Microsoft, où une proposition identique avait été rejetée. Chez Amazon, aucune suite n’a été donnée aux sollicitations du NCPPR.