Un dirigeant de Binance détenu au Nigeria raconte l’enfer qu’il a subi

L’enfer sur terre. En février 2024, Tigran Gambaryan, responsable de la conformité aux crimes financiers chez Binance, se rend à Abuja, la capitale nigériane, avec une mission précise : rencontrer les autorités locales pour discuter des allégations selon lesquelles Binance opérait illégalement dans le pays. Cependant, les événements ont pris une tournure inattendue. Le mardi 1er avril 2025, lors de la conférence Links 2025 de Chainalysis à New York, il a partagé son expérience traumatisante. « Cela devait être un voyage de deux jours », a-t-il expliqué, selon DL News, mais tout a changé lorsqu’il a été arrêté, avec un collègue, dès le deuxième jour de sa mission.

Double pneumonie

Tigran Gambaryan et son collègue Nadeem Anjarwalla sont placés en résidence surveillée par le gouvernement nigérian. Un mois plus tard, en mars, Nadeem parvient à s’échapper lors d’une sortie pour la prière du Ramadan, laissant Tigran derrière lui. Ce dernier devient alors le principal bouc émissaire des autorités nigérianes dans leur conflit avec Binance, enfermé dans une maison sans électricité. Les autorités l’accusent d’avoir contribué à la déstabilisation du naira, la monnaie locale, qui a perdu plus de 90 % de sa valeur au début de 2024. De plus, Tigran Gambaryan est inculpé pour avoir prétendument blanchi plus de 35 millions de dollars. Il n’a pas été arrêté pour des faits qu’il aurait commis personnellement, mais plutôt en tant que représentant de Binance.

Rapidement, Gambaryan est transféré à la prison de Kuje, un établissement tristement réputé pour abriter des criminels et des terroristes. Il décrit un environnement digne d’un cauchemar : « Imaginez l’endroit le pire possible. Pas d’eau courante, pas de climatisation, pas de douches. » Les conditions de vie sont inhumaines, renforçant l’isolement et la souffrance de ceux qui y sont détenus. Dans ces conditions de détention inhumaines, la santé de Tigran Gambaryan se détériore rapidement. Au fil des semaines, il contracte le paludisme, une double pneumonie, et souffre d’une hernie discale. L’accumulation de ces maladies et le manque de soins le poussent à l’extrême. « J’ai failli mourir deux fois », confie-t-il.

Ce n’est que sous la pression des autorités américaines, après la visite de deux membres du Congrès en juin, que les procureurs nigérians abandonnent les charges en octobre. Gambaryan est alors autorisé à retourner aux États-Unis pour recevoir les soins médicaux nécessaires à sa survie.

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