La probabilité d’une baisse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine lors de la réunion de novembre 2025 est désormais estimée à seulement 30 %, selon l’outil FedWatch du CME. Cette diminution intervient alors que les investisseurs se heurtent à un manque prolongé de données économiques essentielles en raison du shutdown américain, qui paralyse plusieurs administrations.

L’arrêt du gouvernement a notamment empêché la publication des chiffres de l’emploi d’octobre, pourtant déterminants pour évaluer la dynamique économique et guider la politique monétaire. Le Département du Travail a confirmé qu’aucune donnée ne serait communiquée tant que la situation perdure, privant la Fed d’un indicateur clé dans une période déjà marquée par l’incertitude.
« Strongly differing views »
Les Minutes de la réunion d’octobre, publiées mercredi, ont mis en lumière des « strongly differing views » au sein du comité, révélant des divergences profondes sur l’orientation des taux.
Certains membres redoutent qu’un assouplissement prématuré ne relance trop vigoureusement l’économie et n’alimente l’inflation, tandis que d’autres s’inquiètent du risque inverse : un maintien prolongé des taux pourrait accentuer les tensions et freiner davantage l’activité. Cette opposition interne, classique mais particulièrement marquée cette fois, complique d’autant plus la prise de décision.
Cette atmosphère tendue se reflète sur les marchés financiers, où la prudence domine. Le bitcoin a légèrement progressé, atteignant environ 91 700 dollars avec une hausse de 0,8 % sur 24 heures, mais les perspectives restent fragiles face à l’incertitude monétaire. Les acteurs de marché restent donc en attente, guettant la moindre indication de la Fed ou la reprise des publications économiques pour ajuster leurs positions. La décision de novembre pourrait avoir des répercussions significatives, tant sur les marchés traditionnels que sur les actifs « risk-on », particulièrement sensibles aux conditions de liquidité. En définitive, la probabilité d’une baisse des taux chute tandis que l’absence de données et les divisions internes maintiennent un climat d’instabilité.