Le secteur des cryptomonnaies connaît une croissance fulgurante, mais il attire aussi de nombreux escrocs profitant de sa nature décentralisée. Face à cette menace, les autorités de régulation intensifient leurs efforts, menant parfois des opérations conjointes d’envergure.

C’est le cas d’une action récente menée par les États-Unis et le Royaume-Uni contre une organisation criminelle transnationale basée au Cambodge, impliquée dans la fraude en ligne, la traite d’êtres humains, l’extorsion et le blanchiment d’argent en bitcoins. Avec la montée des cryptomonnaies, les arnaques numériques se multiplient, aggravant les pertes financières dans le monde entier.
Aux États-Unis, ces escroqueries ont explosé de 66 % en 2024, représentant environ 10 milliards de dollars de pertes rien qu’en Asie du Sud-Est. Pour y faire face, l’OFAC et le FinCEN américains ont lancé une opération commune avec le Bureau des affaires étrangères britannique.
Economie de la fraude au Cambodge
Leur cible principale : le réseau Prince Group Transnational Criminal Organization (TCO), dirigé par Chen Zhi, décrit comme un acteur majeur de « l’économie de la fraude au Cambodge ». Ce groupe menait des arnaques à l’investissement en ligne et exploitait une entreprise de minage de bitcoins au Laos, Warp Data Lao Sole Co., utilisée pour transférer des fonds illicites.
L’enquête a révélé que 127 271 BTC, soit environ 14 milliards de dollars, provenaient de l’exploitation minière LuBian volée en 2020. Ces fonds, restés inutilisés, sont désormais visés par une tentative de confiscation. Dans le même temps, le FinCEN a sanctionné le conglomérat financier cambodgien Huione Group, accusé de blanchir les revenus de fraudes crypto et d’autres délits numériques.
Comme l’a déclaré Scott Bessent, secrétaire au Trésor américain : « Le Trésor prend des mesures pour protéger les Américains en réprimant les escrocs étrangers. » Ces fraudes, qui ruinent des vies en quelques minutes, soulignent l’importance d’une vigilance constante. Les cryptomonnaies ne sont pas la cause du problème, mais elles offrent un nouveau terrain aux criminels, notamment via les réseaux sociaux comme TikTok.