La République tchèque ébranlée par le scandale aux 45 millions de dollars en Bitcoin

La République tchèque est en proie à une crise politique majeure, déclenchée par une affaire de cryptomonnaie aux proportions inédites. Un ancien trafiquant de drogue, Tomáš Jiřikovský, a fait don de l’équivalent d’un milliard de couronnes tchèques (environ 45 millions de dollars en bitcoins) au ministère de la Justice.

Ce geste, pour le moins inattendu, a rapidement provoqué un tollé politique, mettant en difficulté le gouvernement du premier ministre Petr Fiala.

Motion de censure

L’opposition s’est saisie de l’affaire pour déposer une motion de censure, qui a bien failli faire tomber l’exécutif. Après plus de 24 heures de débats houleux, le vote a échoué de justesse, avec seulement 94 voix sur les 101 nécessaires.

Bien que Petr Fiala et son Parti Démocratique Civique (ODS) soient parvenus à conserver le pouvoir, leur position est fortement fragilisée. Le premier ministre a reconnu que la donation en bitcoins aurait dû être refusée et s’est engagé à en tirer les conséquences éthiques.

La crise a déjà emporté le ministre de la Justice, Pavel Blažek, remplacé par Eva Decroix, qui a promis une enquête indépendante. Le ministre des Finances, Zbyněk Stanjura, est lui aussi dans la tourmente. L’affaire relance le débat sur la place des cryptomonnaies dans les institutions publiques et les liens troubles entre certains responsables politiques et ces actifs numériques.

Jiřikovský avait récupéré ses fonds à la suite d’une décision de justice, bien qu’une partie de son portefeuille reste liée au site illégal Nucleus Market et soit techniquement inaccessible. En attendant, l’opposition continue de faire feu de tout bois, et le gouvernement, bien que debout, vacille.

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