Le ministre de la Justice tchèque, Pavel Blazek, a quitté ses fonctions dans un contexte de scandale après avoir accepté un don en cryptomonnaie d’une valeur de 45 millions de dollars, offert par Tomas Jirikovsky, un criminel condamné.

Ce dernier, autrefois impliqué dans la plateforme illégale Sheep Marketplace, avait proposé ce don en mars, par l’intermédiaire de son avocat. Blazek, sans vérifier l’origine des fonds, avait accepté le geste, le présentant comme une tentative de rédemption de la part de Jirikovsky.
Vente de 500 bitcoin aux enchères
L’affaire a éclaté publiquement le 28 mai, lorsque le ministère de la Justice a annoncé sur les réseaux sociaux avoir récolté près d’un milliard de couronnes tchèques (environ 45 millions de dollars) en vendant 500 bitcoins aux enchères.
Ces fonds étaient censés financer des projets tels que la modernisation numérique du système judiciaire, la lutte contre la drogue en prison ou encore l’amélioration des conditions de logement du personnel pénitentiaire.
Rapidement, le média tchèque Denik N a révélé l’origine du don, provoquant un tollé. Tomas Jirikovsky est loin d’être un simple citoyen : il a été condamné en 2017 pour détournement de fonds, trafic de drogue et détention illégale d’armes, et a purgé sa peine jusqu’en 2021.
Dès sa libération, il s’est lancé dans une campagne pour récupérer les 1 500 bitcoins saisis à son arrestation. Malgré les soupçons des autorités concernant l’origine de ces fonds, possiblement liés à une autre plateforme illégale du dark web appelée Nucleus, Jirikovsky a affirmé que ses bitcoins avaient été acquis légalement, réussissant à en récupérer une partie. C’est dans ce contexte qu’une portion de ces cryptomonnaies a été remise au ministère.
Face à la pression médiatique et politique, le Premier ministre Petr Fiala, malgré sa proximité avec Blazek, a rapidement pris ses distances. À quatre mois des élections législatives, l’affaire menaçait de ternir l’image du gouvernement. Blazek a finalement annoncé sa démission le 30 mai, déclarant ne pas vouloir porter préjudice à l’exécutif.