Europol, l’agence européenne de police criminelle, a récemment annoncé le démantèlement d’un vaste réseau spécialisé dans le blanchiment d’argent. Résultat de l’opération : 17 personnes interpellées et l’équivalent de 23 millions de dollars saisis. L’information a été dévoilée en début de semaine, mais l’intervention s’est déroulée en janvier, dans le cadre d’une enquête supervisée par un tribunal situé à Almeria, en Espagne.

Coup de filet
Ce coup de filet visait une organisation criminelle soupçonnée de blanchir des fonds issus notamment du trafic de drogue et d’êtres humains. Au total, 17 suspects ont été arrêtés : 15 en Espagne, un en Autriche et un autre en Belgique. Les forces de l’ordre ont également confisqué près de 4,5 millions d’euros en espèces, des cryptomonnaies, des véhicules, des armes de chasse, ainsi que divers appareils électroniques.
Selon les éléments recueillis, le groupe utilisait un système de transferts financiers parallèle et informel appelé hawala. Il s’agit d’un mode de transfert traditionnel, largement répandu au Moyen-Orient, en Asie du Sud et au sein de certaines diasporas. Ce mécanisme repose sur la confiance entre courtiers – les hawaladars – qui orchestrent les mouvements d’argent sans qu’aucune somme ne transite physiquement.
Pensée à l’origine comme un outil solidaire au sein des communautés migrantes, la hawala peut, hélas, être exploitée pour des activités criminelles. Dans ce cas précis, le réseau fournissait des services bancaires clandestins à d’autres groupes illicites, en particulier à destination de la Chine et du Moyen-Orient.