Depuis son exclusion du réseau bancaire SWIFT au début du conflit en Ukraine, la Russie a redoublé d’efforts pour développer des alternatives permettant de poursuivre ses échanges financiers à l’international. L’une des réponses majeures à cette mise à l’écart vient du groupe BRICS, qui travaille à la mise en place d’un nouveau système de transfert de fonds.
“Plateforme alternative de paiements”
Jusqu’à récemment, ce dispositif baptisé « BRICS Pay » était envisagé comme une solution interne, destinée à faciliter les paiements entre les États membres (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Mais les ambitions du projet ont visiblement pris une toute autre dimension. “Il y a plusieurs initiatives qui sont envisagées au sein des BRICS, l’une d’entre elles étant […] une plateforme alternative de paiement, qui est actuellement en construction”, a indiqué le ministre russe des Affaires étrangères, Serguey Lavrov. Ce week-end, Sergey Lavrov, a annoncé que le système ne se limiterait plus aux membres du bloc. Il devrait désormais être accessible à « tous les pays, même en dehors des BRICS ». L’objectif affiché est clair : proposer une véritable alternative au système SWIFT, pilier de la finance mondiale depuis des décennies.
Une telle initiative pourrait marquer un tournant historique. Elle renforcerait non seulement l’autonomie financière des pays BRICS, mais accentuerait également la fracture déjà croissante entre ces nations émergentes et les pays occidentaux. Sergey Lavrov a d’ailleurs insisté sur cet aspect dans sa déclaration officielle, soulignant le caractère stratégique de cette nouvelle infrastructure dans un monde de plus en plus multipolaire.”Il y a une opportunité de créer des plateformes de paiement qui soient indépendantes des influences extérieures.”
