La Policía Nacional espagnole a annoncé avoir démantelé un réseau criminel particulièrement violent, impliqué dans l’enlèvement et l’assassinat d’un homme à Málaga au mois d’avril. Cette affaire tragique s’inscrit dans une dynamique alarmante : celle des « wrench attacks », ces agressions physiques visant à contraindre des victimes à donner accès à leurs portefeuilles de cryptomonnaies.
Selon les autorités espagnoles, l’enquête a abouti à l’arrestation de cinq suspects sur le territoire national. Quatre autres individus, localisés au Danemark, ont également été inculpés. L’opération a été menée conjointement avec la police danoise, illustrant une fois de plus le caractère transfrontalier de ce type de criminalité, qui se structure désormais à l’échelle européenne.
Loin d’être un cas isolé
Lors des perquisitions, les forces de l’ordre ont saisi deux armes de poing — dont une factice —, une matraque télescopique, une cagoule ainsi que des traces biologiques correspondant au sang découvert sur le lieu de séquestration. Les faits remontent à avril : un couple aurait été violemment agressé, l’homme touché par balle à la jambe avant que les deux victimes ne soient forcées à entrer dans une habitation. Les assaillants auraient ensuite tenté d’accéder à leurs portefeuilles numériques afin de dérober leurs cryptomonnaies. La femme a finalement été relâchée et a pu alerter les autorités, mais son compagnon a été retrouvé mort quelques jours plus tard dans une zone boisée à proximité.
Ce drame est loin d’être un cas isolé. Depuis l’an dernier, les agressions physiques liées aux cryptomonnaies se multiplient. Jameson Lopp, directeur technique de l’entreprise Casa spécialisée dans la sécurité, recense au moins 66 attaques de ce type en 2025, incluant enlèvements, séquestrations et home-jackings visant investisseurs, influenceurs ou employés de plateformes crypto.
L’affaire espagnole met en lumière une escalade préoccupante de la violence autour des actifs numériques. Elle résonne d’autant plus fortement dans un contexte où certains pays, comme la France, envisagent une transparence accrue sur la détention de cryptomonnaies. Le croisement de ces deux réalités interroge frontalement : rendre visibles des avoirs numériques dans un climat de violence croissante soulève de lourdes questions de sécurité pour les particuliers.
