Lorsqu’un groupe d’investissement promet des rendements élevés et garantis, il s’agit souvent d’un piège. Le secteur des cryptomonnaies n’échappe pas à cette règle, et la récente affaire mise au jour en Espagne en est une illustration frappante. Le 9 novembre, le ministère de l’Intérieur espagnol a annoncé l’arrestation d’un individu surnommé « CryptoSpain », accusé d’avoir mis en place une escroquerie internationale estimée à 260 millions d’euros.
L’homme, identifié comme A.R., dirigeait le Madeira Invest Club, présenté comme un groupe d’investissement privé, mais qui n’était en réalité qu’une pyramide de Ponzi.
Yachts de luxe
Le système promettait à ses clients des placements dans les cryptomonnaies, l’or, les yachts de luxe ou encore l’immobilier, avec des rendements garantis et la possibilité de rachat des investissements. En réalité, aucune activité économique réelle n’existait. Les fonds des nouveaux investisseurs servaient à payer les anciens, suivant le schéma classique des arnaques financières.
Pour donner une illusion de crédibilité, le Madeira Invest Club s’appuyait sur un réseau sophistiqué de sociétés écrans et de comptes bancaires disséminés dans une dizaine de pays, dont le Portugal, le Royaume-Uni, les États-Unis, la Malaisie et Hong Kong.
Plus de 3 000 personnes auraient été trompées par cette opération, et selon les autorités, aucune ne reverra ses fonds. L’enquête, baptisée « Opération PONEI », a nécessité une collaboration internationale impliquant Europol, ainsi que les polices américaine, singapourienne, malaisienne et thaïlandaise. Cette affaire illustre à quel point la coopération transfrontalière est essentielle pour traquer les réseaux de fraude à grande échelle. Elle rappelle aussi que les promesses d’investissements à haut rendement sont presque toujours synonymes de tromperie. Comme le soulignent les autorités espagnoles : « trop beau pour être vrai », cela reste la règle d’or des placements financiers.
