Une plateforme illégale de dons de sperme, active depuis plus de six ans sous le nom de Childable.net, a été récemment démantelée par la gendarmerie.
Son administrateur, un homme d’une quarantaine d’années sans antécédent judiciaire, a été interpellé en région parisienne. Il a reconnu avoir voulu “enfanter sans en assumer les responsabilités”, réalisant lui-même plusieurs dizaines de dons depuis 2018. Le site, qui comptait plus de 7 000 membres, mettait en relation donneurs et receveuses hors de tout cadre légal, en contournant les règles strictes encadrant la procréation médicalement assistée (PMA) en France.
Abonnements payants
Childable.net fonctionnait comme un véritable marché noir de la fertilité. Il proposait des abonnements payants et des paiements en cryptomonnaies pour des dons de sperme.
Aucune vérification médicale, aucun suivi, aucun respect du principe d’anonymat ou de la limite de dix enfants par donneur : tout échappait au contrôle. Les risques étaient multiples, allant de la transmission de maladies génétiques à la consanguinité ou à d’éventuels abus. Pour le lieutenant-colonel Vincent Audon, en charge de l’enquête, l’absence totale de traçabilité rend la situation particulièrement préoccupante.
Si la plateforme a prospéré aussi longtemps, c’est notamment à cause des lourdeurs du système officiel : dans de nombreux centres de PMA, les délais d’attente peuvent dépasser deux ans.
Face à cela, certaines femmes, souvent seules, ont tenté leur chance en dehors du circuit légal, malgré les risques. Ce n’est pas la cryptomonnaie qui est ici en cause, mais l’exploitation d’un besoin profond et intime : celui de devenir parent. Une réalité que la loi doit encadrer avec vigilance, pour protéger tous les acteurs impliqués.
